Elle aurait été construite au XIIe siècle sur le modèle de l'abbatiale de l'abbaye de Niedermunster. Subsiste de cette époque la base romane du clocher et une frise lombarde. Elle a été remaniée à la fin du XVe siècle (après avoir été incendiée en 1444 par les Armagnacs) en style gothique, au milieu du XVIIIe siècle en style baroque, au début du XXe siècle avec adjonction d'un chœur néo-roman qui comporte une magnifique fresque Art nouveau. À noter la chaire, l'orgue Rohrer de 1734 dont le buffet est classé, le Mont des Oliviers du XVIIe siècle, et une rare cloche fondue en 1474 et offerte par le curé Jean Meyer, sur laquelle figure un Christ en croix et l'inscription "S.LUCAS, S.MARCUS, S.MATHEUS, S.IOHANNES, O, REX, GLORIE, XPE, VENI, CUM, PACE, AVE, MARIA".
Église des Saints-Innocents XIIe ‑ XXe siècles.
Mont des Oliviers, œuvre de la fin du XVIIe siècle accolée à l'église portant des statues en bois polychrome.
Jusqu'au XVIIe siècle, la chapelle Saint-Erasme était nommée Notre-Dame-de-la-Délivrande. Les femmes venaient s'y soigner, notamment après des accouchements difficiles, en se baignant dans l'eau d'une source aujourd'hui tarie. La chapelle a sans doute été construite au XIIIe siècle par les cisterciens de l'abbaye de Baumgarten. Elle comportait plusieurs couches de fresques hélas détruites dans les années soixante lors d'une rénovation malheureuse. Y figuraient notamment une Totentanz ou danse macabre sans doute du XIVe siècle et une couche encore plus ancienne. La chapelle prétend à une haute antiquité : elle serait bâtie sur un ancien temple à la déesse de la Fécondité. Une voie romaine passe en tous cas tout à côté.
La chapelle Saint-Erasme a donné son nom à la communauté de paroisses à laquelle appartient aujourd'hui Blienschwiller, communauté de paroisses reconnue lors d'une célébration par monseigneur Kratz, le 22 février 2009, à Dambach-la-Ville. La communauté comprend les paroisses de Blienschwiller, Dambach-la-Ville, Epfig et Nothalten.
Chapelle Saint-Érasme (XIIe ‑ XVe siècle).
Intérieur de la chapelle d'abord dédiée à Notre-Dame de la Délivrande puis à saint Érasme.
Blienschwiller n'a jamais eu d'enceinte fortifiée. Il y a eu quelques éléments de défense ; une porte est par exemple citée dans l'Unterdorf vers Epfig. Mais une demeure que certains datent du XIIIe siècle subsiste en contrebas de l'église : le Schlessel, petit château en alsacien. Il aurait été construit par les chevaliers de Berckheim, a passé aux Andlau, puis a été vendu à des bourgeois strasbourgeois. En 1544, le château flanqué de tours d'angle se composait de la maison, de la cour, du pressoir, des étables et des jardins. Au début du XVIIe siècle, il est acheté pour la première fois par des bourgeois du village, en l'occurrence la famille Kehr ; en 1787, il a été remanié : ses quatre tours et le chemin de ronde ont été détruits, le millésime 1787 subsiste sur une fenêtre du deuxième étage ; dans l'ancienne cour du château, une maison de 1506, qui porte un écu bûche, serait une ancienne dépendance prolongée en 1715. Un mur d'enceinte peu élevé comprend encore des meurtrières. Une couleuvrinière est encore visible. C'est aujourd'hui une maison d'habitation à la très belle cave voûtée.
Grande maison centrale qui présente un rez-de-chaussée percé d'arcades de grès. Elle date du début du XVIIe siècle : la date 1602 est gravée dans la pierre. L'ensemble est flanqué d'un porche équipé d'une porte pour piétons. Il se tenait sans doute aussi un petit marché sous les arcades. L'ancienne mairie, détruite dans la deuxième moitié du XIXe siècle, était construite sur le même modèle. Elle abritait sans doute la Laub et la Gemeindestube, citées au XVIIe siècle.
Le presbytère ou Pfàrrhüss se trouve à côté de l'église. C'est un bâtiment du tout début du XVIIIe siècle, un des plus beaux du village, qui remplace celui construit en 1585 par l'abbaye d'Andlau, de laquelle dépendait la paroisse de Blienschwiller.
La fontaine ou Stockbùrne se situe sur la placette de la Metzig. Elle est datée de la deuxième moitié du XVIe siècle. Elle est décorée de motifs de style gothique tardif. Au centre, le fût torsadé est surmonté d'une fleur de lys sculptée.
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